DALÍ CODE
par Robert et Nicolas Descharnes

Dix huit ans après la mort de Salvador Dalí, grâce à la prévoyance de deux amis, Robert et Nicolas Descharnes, la persistance de la mémoire génétique de l’artiste, l’A.D.N.

Elle a été miraculeusement sauvé et vient d’être décodé à Philadelphie par un savant américain, le docteur Michael F. Rieders (NMS Labs, Willow Grove PA). Le Dr. Rieders a notamment travaillé sur l’affaire O.J. Simson, l’attentat des tours du World Trade Center, et plus recemment, la mort du fils de Anna Nicole Smith.

Les scientifiques ont maintenant démontré combien l’A.D.N. est un formidable traceur d’identité et de mémoire. Dès 1962, dans l’ouvrage « Dalí de Gala » signé avec Robert Descharnes, le maître faisant référence à son célèbre tableau « Les montres molles, Persistance de la mémoire » du Museum of Modern Art de New York, manifestait : « Il n’y a rien de plus gai que la persistance. Voici donc l’histoire de la mémoire. Les montres molles, biologiquement sont les molécules géantes A.D.N. daliniennes qui constituent les facteurs d’éternité. Elles sont masochistes, parce que tellement éternelles. Comme les filets de soles, elles sont destinées à se faire avaler par les requins du temps mécanique.

Comme le camembert, elles sont aussi mystiques, saint Augustin ayant dit que le fromage doit être assimilé, dans les psaumes de la Bible, au corps du Christ :  « Montus coagulatus, montus fermentatus » (Fra Luis de Leon « Les noms de Jésus »).

L’A.D.N. ou acide désoxyribonucléique est la molécule qui depuis le premier être vivant, porte et transmet l’infinie variété des caractères héréditaires. Elle est en quelque sorte la persistance de la mémoire.

Biochimie, cytochimie, microscopie électronique, virologie génétique et physique macromoléculaire, tout l’arsenal des techniques de la biologie moderne est dirigé vers l’étude des acides nucléiques qui sont passés en vingt ans de l’état obscur de parents pauvres a une place de premier plan dans les sciences biologiques.

L'ADN DANS LA LUTTE CONTRE LES FAUX DALI
Aujourd’hui, dans la pratique courante l’A.D.N. pouvant être capturé sur tous les supports (toile, papier, pinceaux, tubes, etc…), sa connaissance se révèle un formidable assistant pour nous les experts, dans la mesure où il n’a pas été brouillé ou diminué par des facteurs extérieurs.

C’est une révolution pour l’histoire de l’art. Dans les années 80, Robert et Nicolas Descharnes luttent pour assainir le marcher des estampes : Dalí devient encore plus célèbre grâce à la profusion des fausses lithographies. Le travail est colossal, chaque cas traite de centaines de milliers d’estampes qu’il faut analyser. Robert Descharnes découvre les codes des papiers inscrits dans les filigranes du fabricant Arjomarie, ce qui permet d’échapper aux manœuvres des avocats des faussaires quant a la discussion sur la signature : Dalí n’a plus signé en série après 1979. Tout papier fabriqué après, détecté grâce au code du filigrane porte obligatoirement une fausse signature. 100.000 lithographies resteront bloquées par la justice française à Valence.

La première réunion d’Interpol sur la question des faux en art a lieu à Lyon (1985). Les Américains sont les premiers à comprendre l’ampleur du business. L’inspecteur Jack Ellis de l’US Postal Inspection Service collabore avec Robert Descharnes pour arrêter la commercialisation de fausses lithographies. 2,5 millions de dollars sont investis, les faussaires emprisonnés et 300.000 lithographies confisquées. Mais le comble est que naïvement, afin de récupérer des fonds, la justice américaine revend les fausses estampes saisies, simplement tamponnées au dos : encadrées, elles semblent authentiques pour le novice.

En 1994, le marché est assaini, les cas de justice et le scandale ont fait baisser les bras des faussaires en estampes. Demart, la société créée par Dalí pour remplir cette mission avec a sa tête Robert Descharnes est prise à parti par la Fondation espagnole de l’artiste dont le président ne supporte pas le partage des rôles. S’en suit une lutte de dix années, jusqu'à la fin de la mission de Demart, le 11 mai 2004. La société passe alors sous contrôle de la Fondation Gala-Salvador Dalí. Les faussaires, au fait de cette guerre réapparaissent, certes de manière moins spectaculaire que dans les années 80.

Depuis cette date, la Fondation espagnole ne fait rien : elle a reconnu ne pas avoir la compétence pour traiter ce que les Américains appellent les « Graphics ».

Les faussaires utilisent toujours le même papier, sauf qu’ils coupent la partie ou il y a le filigrane rendant impossible la détermination de l’année de fabrication. L’A.D.N. entre en scène. Sur une centaine de lithographies, si Dalí pouvait signer sans poser sa main, il devait obligatoirement au bout d’un certain temps faire une pose sur le papier et donc y laisser sa trace génétique. Il y quasi aucune chance que des lithographies lui ait été soumise pour expertise, donc cette trace est une preuve qu’il aurait bien signé et non simplement examiné. Si sur la centaine d’estampe, aucune ne porte son empreinte génétique : la série est douteuse. C’est un moyen de confondre les fausses signatures en échappant au débat d’expert en graphologie.

Il n’y a pas que les fausses estampes. Profitant de la guerre au sein des entités daliniennes, une famille italienne, collectionneurs de Dalí, va multiplier les pains : des huiles sur toiles sont exposées en Allemagne et circulent en Amérique. C’est Paris-Match qui livrera le scandale, sous l’impulsion des Descharnes et de fameux collectionneurs de Dalí, tel Daniel Filipacchi, André-Francois Petit et Les Morses (Salvador Dalí Museum de Saint Petersburg (FL)). Ici encore l’A.D.N. absent de toute la collection italienne démontrerait la supercherie.

DES TABLEAU DOUTEUX
Aujourd’hui, une vingtaine d’années après la mort du maître, les faux se glissent dans les expositions internationales. Les années 2004 et 2005, célèbrent le centenaire de la naissance de Dalí. Il y a une profusion d’exposition dont une majeure qui débute a Venise. Deux pièces nouvelles apparaissent. L’une est indiscutablement de Dalí, elle n’était pas encore incluse dans les Archives Descharnes, mais son existence était connue : Livre se transformant en une femme nue, 1940. L’autre est un portrait d’une jeune femme de dos, comme Dalí en a fait quelque uns dans sa jeunesse, sa sœur Ana-Maria étant le modèle : Jeune fille assise de dos, 1925, gouache et huile sur carton, 74,5 x 53 cm, collection particulière.

Curieusement cette toile n’a jamais été exposée alors que les œuvres de jeunesse connaissaient un certain succès dans les expositions internationales. Elle pourrait être inspirée par deux autres toiles. Dans ce cas précis, en plus de notre examen, l’aide de l’A.D.N. ferait taire les éventuels détracteurs.

Un faux dessin s’est glissé dans le catalogue, copie d’une étude qui se trouve dans la collection du Salvador Dalí Museum de Saint Petersburg (FL), lequel a été immédiatement proposé a la vente chez Sotheby’s qui le croyait authentique a la vue de sa reproduction dans un catalogue d’exposition internationale. Heureusement étant les experts des deux salles de ventes anglo-saxonnes Sotheby’s et Christie’s, nous avons été consulté, le dessin examiné et retiré de la vente. La encore le test A.D.N. du papier confondrait les faussaires.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. À notre connaissance, il existe des copies de tableau de Dalí que nous avons détecté par notre expérience. Une autre l’a été du vivant de Dalí, seul lui pouvait faire la part des choses : une petite huile représentant un bateau vue en contre plongé avec un verre de vin au premier plan. Maintenant que Salvador n’est plus, le test A.D.N. serait l’unique moyen de découvrir l’original.

Enfin il y a des faux ou des œuvres douteuses qui remonte aux années 40 et 50. L’une se trouve dans un musée américain de Californie. Elle a circulée dans des expositions internationales bien que retirée parfois au dernier moment elle fait partie du décor voulu par Dalí. L’artiste a déclaré a Robert Descharnes que la toile n’était pas de lui mais n’a rien fait pour corriger cette erreur de l’histoire. Mystère, pour une raison inconnue Dalí aurait dénigré une de ses œuvres ou bien est-ce un faux ? La question est pertinente car en 1939 après une brouille avec les organisateurs de son Pavillon de Vénus à la World Fair, il déclara qu’il n’avait pratiquement pas peint un décor qui se trouve aujourd’hui dans un Musée japonais. L’œuvre a été achetée 5 millions de dollars suite au rapport de Robert Descharnes qui détermina l’intervention importante de l’artiste au contraire de ses affirmations.

Seule la présence d’A.D.N. pourra indiscutablement mettre fin au mystère de la toile californienne.

Une aventure cocasse mais non moins pénible amena Robert Descharnes à demander un affidavit du médecin américain de Gala reconnaissant que celle-ci avait subi une opération qui lui enlevait la possibilité d’avoir un enfant. Un faux fils avait émergé d’Italie et les media demandaient la vérité. Qui sait si d’éventuel prétendant se présenteraient à nouveau ? L’hérédité sera tranchée par la science.

DALI: FAN DE L'ACIDE DESOXIRIBONUCLEIQUE
Grand curieux devant l’Eternel, Salvador Dalí avait salué avec passion l’immense découverte de l’A.D.N., l’acide désoxyribonucléique par Crick et Watson en 1953, prix Nobel de médecine couronnés en 1962. De plus Dalí avec son accent inimitable a pris plaisir en public à rouler et séparer les syllabes de l’acide déso-xi-ri-bo-nuclé-ique, ce magnifique mot hautement pittoresque à prononcer, que le public, encore ignorant, prenait à l’époque pour une franche plaisanterie du peintre.

Notre devoir a donc été d’immortaliser l’A.D.N. du maître. Quand les recherches en cours seront plus avancées, on procédera à des recoupements et sélections utiles : ce code génétique révélera alors dans quelque temps des points communs sur ce que nous pouvons dès maintenant nommer « les gènes du génie », chez Dalí et les comparer à ceux de Leonard de Vinci, Raphaël, Vermeer, Vélasquez et autres Picasso. Apparaîtra alors une nouvelle classification des êtres par leurs génomes, éclairant ainsi leurs dons génétiques.

Robert Descharnes, rappelons-le, a été le collaborateur et ami de Dalí pendant 40 ans, jusqu’à la mort de l’artiste le 23 janvier 1989.  Il lui sauva la vie au château de Pubol en le traînant hors de sa chambre en feu le 30 août 1984. Depuis cette date, installé à la Torre Galatea près de son musée de Figueras, Dalí sera alimenté toutes les trois heures par une sonde nasale pendant cinq années.

LES SONDES CONSERVÉES
L’aventure de l’A.D.N. de Dalí commence avec ces sondes, changées régulièrement. Sans notre curiosité particulière développée aux côtés de Dalí, chaque sonde aurait été jetée purement et simplement par les infirmières, ces dernières n’ayant pas été avisées de leur phénoménal intérêt et de la nécessité de les conserver par l’entourage immédiat de l’artiste, sauf par Robert Descharnes. À raison de deux par an, dix sondes ont été conservées scientifiquement pendant les dernières années du maître.

Vingt ans plus tard, Bruce Hochman, directeur de la Salvador Dalí Gallery (Californie) met Nicolas Descharnes en contact avec le Docteur Michael F. Rieders, directeur de NMS Labs, éminent toxicologue américain passionné tout comme lui pour tenter d’extraire l’A.D.N. du Maître. Les sondes sont envoyées et les gènes du peintre recueillis et isolés. Une fois cette recherche de laboratoire menée à bien rendez-vous est pris à Philadelphie. Les sondes se sont révélées un support idéal ayant été totalement en contact avec les sucs gastriques, au plus profond de l’organisme de l’artiste.

Mission accomplie. Les Archives Descharnes sont très fières d’avoir apportées une fois de plus une pierre miliaire à la pérennité du génie. En effet, nous ne sommes pas seulement les auteurs des livres les plus complets sur Dalí, mais notre large spécialisation dans l’ensemble des activités de l’artiste nous conduit à réfléchir sur « la philosophie du génie » qui passe par tant d’aspects créatifs : ainsi, par exemple, l’utilité en apparence absurde d’établir un catalogue des prémonitions exprimées tout au long de sa vie et projetées avec persistance dans ses œuvres.

Notre dernier ouvrage Le dur et le mou (Eccart, Azay-le-Rideau 2004) traite de ses créations en 3d. On y trouve des objets directement liés au rectangle d’or et à l’A.D.N., tel « Buste rhinocérontique de la Dentellière », fusion de la corne de rhinocéros développée en courbe logarithmique avec la « Dentellière » de Vermeer sur fond de chaîne d’A.D.N. Dans le film avec Robert Descharnes « L’aventure prodigieuse de la Dentellière et du Rhinocéros » Dalí associe les éléments de la nature (maïs, choux-fleur, oursin etc) directement lié au proportions « divines » de la géométrie : logarithme et rectangle d’or. C’est le « DALÍ CODE » qui sublime l’A.D.N.

Aujourd’hui, une vingtaine d’années après sa mort, les faussaires se glissent dans les expositions internationales. Maintenant, l’A.D.N. est le bras armé de Dalí. Il nous aide depuis l’au-delà dans la mission qu’il nous a confiée : éradiquer les faux.



PRESS RELEASE OF NMS LABS OF WILLOW GROVE

Eccart Sarl, Consulting Expertise & Conception in art - Perré - 37190 - Azay le Rideau - France - www.eccart.com - nicolas@descharnes.com